A 80 Ans Chantal Goya n'a pas fini de chanter !

À 80 ans, Chantal Goya repart pour une nouvelle tournée. La première de son dernier spectacle Sur la route enchantée aura lieu à... Barbières, petit village drômois d'un millier d'habitants, situé à une vingtaine de kilomètres de Valence. Découvrez dans cet Interview le portrait de Chantal Goya

Crédit Photo Backstage Groupe

La même coupe de cheveux, la même robe, « le même mari » …

Non rien de rien. Chantal Goya ne change, ni ne regrette rien. « C’est parce que je suis fidèle à moi-même que le public l’est aussi », assure-t-elle. À 80 printemps, la chanteuse pour jeune public, a choisi l’automne pour présenter son tout dernier spectacle. Après 65 zénith avec Le Soulier qui vole, elle s’apprête à donner le coup d’envoi de Sur la route enchantée ce dimanche 23 octobre, dans un petit village drômois d’un millier d’habitants, à une vingtaine de kilomètres de Valence. C’est là, à la sortie du village de Barbières que trônent superbement les Ateliers magiques du plus populaire des illusionnistes français Dani Lary. Il voulait en faire Las Vegas. Désormais, outre ses grands numéros qu’il présente sur scène, il travaille aussi en collaboration avec des programmateurs qu’il connaît bien. C’est le cas de la société Backstage qui cette saison, propose aux Ateliers magiques, les spectacles de Clara Morgane, Chantal Goya et Enrico Macias. Ce dimanche les 800. places sont prises pour un rendez-vous exceptionnel et féerique avec Marie-Rose et ses fidèles compagnons. « Je connais votre région, Grenoble notamment, et puis mon parrain était originaire de Crest », lâche Chantal Goya simplement au bout du fil. Une simplicité qu’elle revendique. Sans doute aussi, le secret de sa longévité. « je ne suis pas du genre à me faire du souci. Je prends les choses comme elles viennent. Et c’est tant mieux,

" Je ne suis pas dépassée puisqu'il paraît que je suis culte maintenant ! "

« Rien ne me destinait à faire de la scène et cette carrière. »

Confie-t-elle. Née Chantal de Guerre le 10 juin 1942 en Indochine, elle adopte dans les années 60, ce pseudo en référence au peintre espagnol. Son mari le compositeur Jean-Jacques Debout lui trouve en effet, une certaine ressemblance avec une toile de l’artiste. « Mon père me l’avait dit : « Si tu chantes, tu changes de nom parce que si ça ne marche pas, de quoi on aura l’air ?!  » ». Il est vrai qu’à l’époque, la jeune femme s’imagine grand reporter et rêve de parcourir le monde. « J’étais partie à Londres pour parler l’anglais. À mon retour, je me suis présentée à Paris-Match, je voulais y tenir une rubrique mode. Le grand patron de l’époque Daniel Filipacchi que connaissait bien Jean-Jacques, lui a dit « avec le visage qu’elle a, elle est très photogénique, fais lui des chansons. » L’homme de presse avait eu du nez ! En 1965, Chantal Goya est repérée par Jean-Luc Godard. Il lui offre un rôle pour lequel la jeune femme de 23 ans est récompensée, dans Masculin féminin. Dix ans plus tard, c’est avec le tube Adieu les jolis foulards que s’envole la carrière de Chantal Goya. « Jean-Jacques Debout est un compositeur de talent. Il a quand même réalisé toute la tournée de Marlène Dietrich. Les textes, les tableaux… Tout est de lui. En fait, on a véritablement inventé les comédies musicales en France », ajoute-t-elle avec une passion intacte. L’actrice allemande le lui avait prédit « vous irez loin », Barbara lui avait promis : « Tu deviendras une institution ». « Jamais je n’aurai pu imaginer tout ça », reconnait candide, Chantal Goya. « C’est inimaginable ! »

Et depuis, au fil des années, après quarante années de carrière, 40 millions de disques vendus, elle réussit à toucher encore, en plein coeur, les petits d'hier devenus les grands d'aujourd'hui 'avec... leurs enfants. « Ce sont les parents qui crient le plus dans mes spectacles » plaisante-t-elle. « Le public est attaché à mon personnage de Marie-Rose et à tous ses amis », explique-t-elle. « Jean-Jacques m'a écrit plus de 400 chansons, il fallait nécessairement qu'on les mette en scène. Je ne sais pas comment font les autres artistes, s'ils prennent des vacances ou non.. Mais moi, j'ai besoin d'enchaîner ».

Chantal Goya danse sur scene

Never has been

Sur la route enchantée, elle va reprendre ses plus grands tubes dans deux impressionnants décors. « On va retrouver Pinocchio qu’on m’a beaucoup demandé, mais aussi les Pingouins qui étaient Du grenier au trésor, les fantômes du Château hanté, les Pierrots de La planète merveilleuse, mais aussi la grande séquence mythique de Polichinelle ». Et de préciser : « Ce n’est pas un best-of où l’on chante ses titres et où l’on ne dit rien. Avec moi, il y a des liens parce que je parle tout le temps. Mais c’est vrai, je reprends les plus jolis moments de ma carrière ». Finalement, Jean-Jacques Debout et Chantal Goya tirent le fil d’une aventure sans fin. Une ode à la jeunesse éternelle ou presque. « J’ai des rides, des traits que j’assume. Je ne me préoccupe pas du temps qui passe. Le temps court et nous derrière ». Alors has-been Chantal Goya ? « Mieux vaut être has-been qu’has never been, comme dirait Godard. Non je ne suis pas dépassée, puisqu’il paraît que je suis culte maintenant ! » (rires).
Chantal Goya Repart pour une nouvelle tournée
becassine et chantal goya

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