Enrico Macias : "Quand je suis sur scène je suis le plus heureux"
Enrico Macias sera en concert dans les Ateliers magiques de Dani Lary le vendredi 4 novembre prochain. L’artiste de 83 ans est actuellement en tournée pour fêter ses 60 ans de carrière. Quelques jours avant son spectacle, le chanteur se confie à coeur ouvert.
Crédit Photo David Dabert
Vous retrouvez le public après avoir traversé des soucis de santé importants liés à la Covid-19 et à une fracture du col du fémur. Aujourd'hui, comment allez-vous Enrico Macias ?
« Il va plus ou moins (rires). Franchement, je suis en forme même si je suis obligé de suivre un traitement pour ma voix. Alors même si j’ai traversé des moments difficiles, je trouve que je me suis bien remis de la Covid. »
Que reste-t-il de la culture pieds-noirs ?
« La mémoire… Il ne faut pas blasphémer la mémoire ! Il faut qu’elle reste grâce aux écrivains, aux humoristes, aux chanteurs mais surtout à travers la culture. »
Vous avez 60 ans de carrière, est-ce qu'il y a quelque chose que vous regrettez ? Ou que vous auriez voulu mieux faire ?
« J’ai eu des grandes joies dans ma carrière et de grandes épreuves [décès de son épouse Suzy en 2008, mais je ne suis pas le genre à regretter quoi que ce soit. C’est-à-dire que je ne regrette rien de ce qui m’est arrivé. Dieu m’a donné, Dieu m’a repris… »
Vous allez fêter vos 84 ans en décembre prochain. Considérez-vous que vous êtes chanceux de pouvoir encore chanter ?
« Je remercie la providence de m’avoir duré jusqu’à présent. Mais surtout de pouvoir continuer de m’exprimer à travers ma passion qui est la chanson. »
Elle est passée vite cette carrière ?
« Très vite ! Mais je regarde encore les images de mes débuts comme si c’était hier. Et je suis le plus heureux quand je suis sur scène avec le public qui communique avec moi. Ce sont les meilleurs moments et j’oublie, tout le reste. »
Êtes-vous nostalgique de l'Algérie et de Constantine, là où vous êtes né le 11 décembre 1938 ?
« Vous savez quand on vous empêche de retourner sur votre terre natale, c’est une profonde frustration. Pour moi, c’est la seule chose où le temps n’arrange pas les choses… »
Pensez-vous justement souvent à votre ville natale ?
« Tout le temps ! On vit toujours avec ça. Quand on est déraciné, on a du mal à tourner la page. On se réfugie dans la musique. C’est terrible de perdre ses racines. »
Comment faites-vous pour rester un éternel optimiste ?
« C’est ma philosophie. je suis toujours positif… Je vais vous dire : quand je souffre, je souffre seul car je ne veux pas que l’on partage mes souffrances. Je veux que l’on partage mes joies. »
Des joies que vous allez donc partager sur scène à Barbières le jeudi 4 novembre où vous serez accompagné d'Al Orchestra, une formation de six musiciens dont fait également partie votre fils Jean-Claude Ghrenassia. À quoi le public doit s'attendre ?
« À celui que j’ai toujours été pendant 60 ans. Fidèle à mes racines musicales, identitaires
et à ma mémoire. Je serai accompagné par mon fils et c’est un vrai plaisir. »
Connaissez vous bien la Drôme ?
« Oui, je connais bien Valence et Romans, bien sûr ! J’y ai acheté quelques paires de chaussures il y a pas mal d’années. »
Dernière question... Racontez-nous comment avez-vous découvert qu'Oussama Ben Laden, l'ancien leader terroriste d'Al-Qaïda, écoutait des cassettes d'Enrico Macias...
« J’ai débord pensé à un canular, mais non c’était vrai ! Je dois vous dire que je n’en étais pas fier qu’un criminel pareil aime mes chansons. C’était incroyable ! Ça prouve aussi que mes chansons vont dans l’inconscient de certaines personnes aussi lamentables que ce salaud… »